Quelques jours après le grand barnum de la constitutionnalisation de l’IVG.
L'union sacrée à Versailles, à l'unisson la main sur le coeur, la Marseillaise au bout des lèvres vibrantes d'émotion, moment sublime. Du moins jusqu'à ce que l'inénarrable Sandrine Rousseau, jamais avare de pantalonnades, choisisse de gâcher la fête, mortifiant soudainement les milliers de tympans présents en entonnant d'une insupportable voix de crécelle L'hymne des femmes : "nous qui sommes sans passé, les femmes, nous qui n'avons pas d'histoire, depuis la nuit des temps, les femmes...".
A entendre résonner le concert de trompettes triomphantes autour de cette très médiatique célébration on aurait presque pu croire que le droit à l'avortement venait d'être voté.
Oubliée l'homérique bataille, celle qui s'est déroulée il y a près de cinquante ans, âpre, acharnée, violente, brutale, virulente. C'est qu'elle en a essuyé des coups Simone Veil au cours de ces dizaines d'heures de tumultueux et haineux débats à l'Assemblée Nationale pour remporter cette victoire historique du 29 novembre 1974.
Aujourd'hui serait un grand jour, un message envoyé au monde entier, un symbole, une victoire ? On se paye de mots.
Je ne suis ni pour ni contre cette constitutionnalisation, je ne la comprends pas.
Qu'est-ce que ça va changer ?
Qui, depuis 1974, remet sérieusement en question le droit à l'avortement en France ?
Quand à l'inaltérabilité d'une inscription dans le marbre d'une Constitution, la Cour suprême des Etats-Unis a montré en 2022 qu'il ne fallait pas si fier.
Plutôt que cette tapageuse et spectaculaire opération de communication, il serait sans doute plus judicieux de travailler à une vraie politique de prévention et d'éducation, le meilleur moyen de ne pas se retrouver en situation de devoir avorter. L'acte médical est devenu banal, son impact psychologique est beaucoup moins anodin.
En faciliter également l'accès. Loin des beaux discours, ce n'est en effet pour beaucoup de femmes pas toujours aussi évident que cela, Constitution ou pas.
A noter accessoirement que cette aimable festouille au château de Versailles aura coûté autour de 300 000 euros.